Nuit de la Francophonie
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« J’ai commencé à jouer sérieusement au foot à l’âge de dix ans. J’habitais à cette époque à Kinshasa. Mais avant ça, j’étais déjà dans le monde du foot : mon père était un grand joueur de foot amateur. Tout petit, je l’accompagnais à ses matchs. J’ai découvert les « terrains des grands », ça a été un élément décisif pour la suite.
Un jour, un entraîneur m’a repéré dans mon quartier. C’était un ami de mon père. Il m’a proposé de jouer au FC Patronage : ce fut mon tout premier club. Mais la passion du foot est venue bien avant. Le foot était présent dans ma vie dès le début de l’école primaire, au quotidien. On jouait à chaque récré : 2 minutes pour le goûter, le reste pour le match. Ça continuait l’après-midi après les cours et pendant les vacances : on jouait sur les terrains scolaires…"
Akimi : "Enfant, voulais-tu déjà devenir footballeur professionnel ou avais-tu une autre idée ?"
Bobo : "Non, quand j’étais enfant, on n’y pensait pas. On vivait le foot au présent ! Et puis, la réalité, c’est qu’il n’y avait pas d’académies de foot pour les jeunes en RDC, à cette époque-là. Les perspectives de devenir joueur professionnel étaient faibles…"
Inésio : "Comment es-tu devenu footballeur professionnel ? Qui t’a aidé ?"
Bobo : "Ce qui a été décisif, c’est le fait que Makenge, l’entraîneur du FC Patronage, m’a entraîné personnellement pendant des années. C’était du travail au quotidien en plus des sessions collectives. Ça a payé ! Je lui en suis infiniment reconnaissant.
En 2008, j’ai eu la chance d’être sélectionné pour devenir professionnel. Parmi 33 candidats, 5 ont été retenus : ma carrière a alors commencé au Stars de Kinshasa".
En 2015, je suis arrivé en Angola… sans parler un mot de portugais. Mais pour le foot, ça ne posait pas de problème. Tous les joueurs parlent un « langage » universel.
J’ai d’abord joué au Kabuscorp de Palanca de Luanda. J’ai fait une saison et demie très bonne. Puis Primeiro de Agosto m’a contacté. Cela fait maintenant 7 ans que je joue pour ce club."
Waldrich : "Comment es-tu devenu capitaine de l’équipe ?"
Bobo : "Ça s’est fait progressivement. C’est comme pour être délégué de classe, il faut avoir des qualités humaines. Il faut montrer l’exemple, ne pas être en conflit avec les autres et surtout travailler dur, encore plus que tout le monde. Il y a eu un vote : les dirigeants, l’entraîneur, les joueurs m’ont choisi."
Ana Sofia : "As-tu des projets pour le futur ? Que comptes-tu faire quand tu ne seras plus sur le terrain comme joueur ?"
Bobo : "Pour le moment je suis heureux de continuer à jouer au Primeiro de Agosto. Mais c’est vrai que je suis en fin de carrière. J’ai 33 ans. Les joueurs professionnels terminent au mieux à 38/40 ans.
Ensuite, j’aurai toujours un pied dans le monde du foot, c’est une certitude. J’aimerais aider les jeunes en Angola ou ailleurs… Et puis j’ai un projet d’ONG qui me tient à cœur. C'est en cours. Il s’agira d'aider les enfants abandonnés, rejetés...les orphelins."
Akeelah : "Pour conclure, pourrais-tu nous donner quelques conseils pour devenir à notre tour joueur ou joueuse professionnel(le) ?"
Bobo, le sourire aux lèvres : "Oui ! Il faut être discipliné, s'entraîner dur, être ponctuel, aussi. Prendre soin de son corps est également important : s'hydrater, équilibrer ses repas."
Merci Bobo pour ce grand moment avec toi !
Les CE2A / F. LOUART